Sénégal-Côte d’Ivoire : Lancement du Projet régional de financement du logement abordable

La rédaction

La directrice du développement urbain pour l’Afrique de la Banque mondiale, Mme Sylvie Debomy a pris part ce vendredi à Dakar, au lancement du Projet régional de financement du logement abordable. Elle a révélé que 900 millions de personnes vivent aujourd’hui dans des bidonvilles.

Le Projet régional de financement du logement abordable au Sénégal et en Côte-d’Ivoire a été lancé ce vendredi à Dakar. Sylvie Debomy, directrice du développement urbain pour l’Afrique de la Banque mondiale a pris part à la rencontre. Dans sa communication, elle a indiqué que le logement est un élément déterminent dans la vie de toute personne.

«Avoir accès à un logement décent, c’est améliorer les conditions d’éducation des enfants et la santé de toute la famille. Et améliorer l’accès à la propriété, c’est aussi renforcer la résilience économique des ménages. Or 900 millions de personnes (soit 1/3 de la population urbaine) vivent dans les bidonvilles aujourd’hui, renonçant au minimum de confort pour être au plus près des opportunités d’emploi qu’offrent les villes. C’est pourquoi le logement est au cœur de l'Objectif de Développement Durable 11 qui nous engage à rendre les villes inclusives, sûres, résilientes et durables d'ici 2030 », a déclaré Mme Debomy.

Pour combler ce déficit et répondre à l’urbanisation rapide, elle affirme que le monde doit construire 100.000 logements chaque jour pour atteindre l'objectif 2030 de 300 millions de logements, ce qui représente un investissement global de 16 mille milliards de dollars.

Un tel investissement, explique-t-elle, aura évidemment un impact significatif sur l’économie car, comme dit l’adage, « Quand le logement va, tout va ». En effet, le logement stimule la croissance économique, crée des emplois et contribue à réduire la pauvreté. Selon Sylvie Debomy, pour créer un marché immobilier prospère et inclusif et éviter les inconvénients de l'urbanisation, les politiques de financement du logement doivent être intégrées, intelligentes et ciblées pour atteindre les plus pauvres.

Elle soutient que réussir cette politique repose avant tout sur la complémentarité de l’offre et de la demande. C’est-à-dire qu’il faut à la fois stimuler la production de logement à des prix abordables tout en assurant l’accès au financement pour les ménages, y compris les ménages modestes.  Dans ce contexte, poursuit-elle, la capacité à mobiliser le secteur privé sera cruciale car la promotion immobilière privée joue un rôle central dans la production des logements. Le secteur privé fait preuve d’une capacité d’innovation et d’adaptation nécessaire à ce défi.

«Atteindre l'objectif de logements décents, sûrs et abordables pour tous nécessitera une approche systémique pour créer le bon environnement juridique, réglementaire et commercial permettant le déploiement efficace des capitaux privés et publics. Le Groupe de la Banque mondiale, pour honorer son engagement à contribuer à l’atteinte de l'Odd11, travaille déjà dans des dizaines de pays du monde entier sur tous les aspects de la chaîne de valeur du logement, de l’administration foncière au cadre incitatif à la construction de logements résilients et abordables, en passant par un système inclusif de financement du logement », a déclaré la directrice du développement urbain de la Banque mondiale pour l’Afrique.

Dans la zone Uemoa, souligne-t-elle, le projet régional apporte des éléments de réponse à ces enjeux. «Pour vos pays où les marchés de promotion et de financement de l’habitat sont encore étroits à l’échelle nationale, l’échelle régionale permet de mutualiser les besoins pour permettre d’accéder aux marchés internationaux des capitaux, ce que la Caisse régionale de refinancement hypothécaire s’efforce de faire. En mutualisant les besoins, elle permet, par exemple, d’accéder aux meilleures expertises internationales, juridiques ou financières. Elle permet aussi de mutualiser les moyens pour renforcer les compétences des acteurs publics mais aussi privés, et pour harmoniser – lorsque cela est possible – les pratiques », recommande Mme Debomy.
Adou FAYE


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