La rédaction
Le directeur exécutif de l’Ong-3D dénonce le tard noté sur la publication des rapports de la Cour des comptes concernant les années 2015, 2016 et 2017. Pour Moundiaye Cissé, les importants moyens financiers injectés dans les Institutions et Commissions « non indispensables » témoignent du manque de volonté politique à donner plus de crédibilité aux organes de contrôle, à renforcer leurs capacités tant au plan financier que celui des ressources humaines.
C’est sans surprise qu’on voit qu’il n’y a pas encore de suite par rapport à ces rapports qui viennent d’être publiés ! Telle est la conviction du directeur exécutif de l’Ong-3D. En effet, Moundiaye Cissé qui était l’invité de l’émission Objection de la radio Sud Fm confie qu’il faut d’abord regretter et dénoncer le retard enregistré dans la publication de ces rapports.
« Des rapports de 2015 qu’on publie en 2020 avec 5 ans de retard. Je pense qu’au Sénégal on n’investit pas là où il faut le faire. Les corps de contrôle doivent être renforcés du point de vue logistique et des ressources humaines », remarque le défenseur des Droits humains.
Pour le directeur exécutif de l’Ong-3D, c’est inacceptable ce retard de 5 ans parce qu’il y a plusieurs risques autour. Il argue dans la même veine que des faits qui se sont déroulés en 2014 si on les publie en 2020 : il y a risque de prescription pour tous ces faits-là. « Ensuite cela veut dire que pendant les 5 ans il y a eu 5 fois de risque que l’ensemble des faits qui sont dénoncés se reproduisent », en déduit-il.
C’est pour dire, de son point de vue, que ceux qui sont épinglés aujourd’hui, depuis 2015 sont restés certainement à leurs postes à reproduire les mêmes délits. Cela résulte, ajoute Moundiaye Cissé, de la banalisation des rapports de nos corps de contrôle.
Aujourd’hui, dit-il, on doit donner non seulement plus de crédit, de pouvoir à ces organes mais aussi de moyens. Je ne comprends pas aujourd’hui que la Cour des comptes parle de problème de moyens financiers alors qu’on des institutions budgétivores que les sénégalais ne considèrent commet indispensables pour ne pas dire que les sénégalais trouvent inutiles ».
Pour étayer ses propos, M. Cissé relève que quand on dépense par an 10 milliards pour le Conseil économique, social et environnemental (Cese), 10 milliards pour le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) sans compter cette floraison de Commissions (Commission du dialogue social, Commission nationale du dialogue des territoires et l’administration sur la décentralisation) qui ont pratiquement les mêmes fonctions, on ne donne pas assez de crédibilité aux organes de contrôle et il n’y a aucune volonté politique à donner suite à leurs rapports.
Le directeur exécutif de l’Ong-3D confie que « ce qu’on attendait du président Macky Sall était de démettre de leurs fonctions toutes les personnes épinglées par les rapports de la Cour des comptes ». Car, explique-t-il, le signal fort que lui (Macky Sall) a donné ladite Cour est que toutes les personnes citées ne méritent plus de rester leurs postes.
Bassirou MBAYE