« L’agenda du développement de l'Afrique doit donner la priorité à la création d'emplois, à la croissance inclusive et à la diversité des genres pour la paix et la stabilité sur le continent », a déclaré Tony Elumelu au Forum de Dakar

La rédaction

Tony. O. Elumelu Fondateur de la Fondation Tony Elumelu (TEF) et président du Groupe United Bank for Africa (UBA) a suggéré la création d'emplois pour les jeunes, la croissance inclusive et la diversité des genres en tant que domaines prioritaires du programme de développement de l'Afrique visant à instaurer la paix et la stabilité le continent.

Il a fait cette déclaration lors d’un panel de haut niveau en présence de Son Excellence Macky Sall, Président de la république du Sénégal, et Mohamed Ould Ghazouani ,Chef de l’Etat mauritanien,  Florence Parly , Ministre française de la Défense ; et Pierre Buyoya, ancien président du Burundi et représentant de l'Union africaine.

M. Elumelu a souligné la nécessité de s’attaquer en urgence au problème de la pauvreté, cause fondamentale de l'extrémisme en Afrique.  «Nous savons, et nous disons, que la pauvreté, où qu’elle sévit, est une menace pour l’humanité partout dans le monde. Ce qui se manifeste dans ce que nous appelons une absence de sécurité ou  terrorisme, ou l’extrémisme qui trouve en réalité sa cause profonde dans la pauvreté et le chômage. Sans vouloir vous offenser, nous pouvons organiser 101 séminaires comme celui-ci, mais à moins que nous ne commencions à prendre à-bras-le-corpslaproblématique de la pauvreté et du chômage de nos jeunes, ils continueront à être victimes d’endoctrinement par des personnes qui n’ont aucune perspective d’avenir, et ils continueront à s’engager dans l’extrémisme » a-t-il fait savoir.

Il a renchéri que s’il est sans doute important de discuter de stratégie militaire, et d’autres moyens pour faire face à l'insurrection, une paix durable ne peut être atteinte à long terme, qu’en investissant dans nos jeunes à travers l'Afrique.
SE Macky Sall a pour sa part reconnu la nécessité pour le secteur public de collaborer avec le secteur privé pour venir à bout de la pauvreté sur le continent. Il a déclaré que« les menaces ne peuvent être prises en charge de manière fragmentaire, car les défis ne connaissent pas de frontières. » Il a appelé à une approche plus collaborative pour combattre la violence et l'extrémisme afin de doper les investissements en Afrique.

M. Elumelu a mis en exergue l'impact du programme de l’entreprenariat des jeunes de la Fondation Tony Elumelu d’un budget de 100 millions de dollars comme l'une des initiatives pratiques du secteur privé en Afrique pouvant contribuer à apporter la paix et la stabilité sur le continent. Il a par ailleurs évoqué le partenariat entre le Programme des Nations Unies Programme (UNDP) et la Fondation Tony Elumelu (TEF)  visantà accompagner  100.000 jeunes Africains sur une période de 10 ans avec un accent particulier sur la région du Sahel pour sa première année. Parlant également des partenariats du TEF avec d’autres agences internationales de développement telles que la GIZ et le CICR, M. Elumelu a rappelé que seules «des activités et des interventions de ce type contribueraient à donner de l’espoir économique aux populations de cette partie du monde et à les rendre moins exposéesàl’extrémisme. Nous soutenons ces jeunes et nous commençons à voir comment leur réussite se fait sentirdans leur environnement . »
 
Selon M. Elumelu « les entreprises ne peuvent pas prospérer là où règne l'extrémisme, là où les gens craignent pour leur vie. Il sera encore plus difficile d'attirer les investisseurs  privés nécessaires aux grands projets d'infrastructure et aux investissements à long terme susceptibles de contribuer à la stabilité de notre économie. »
 
M. Elumelu a toutefoisterminé sur une note positive, appelant toutes les parties prenantes à collaborer pour gagner la guerre contre la pauvreté et l'insécurité. «Nous pouvons tous faire beaucoup - le secteur privé, le gouvernement et les partenaires de développement - en veillant à tout mettre en œuvrepourvaincre le terrorisme et faisant le maximum pour retenir nos jeunes tentés de traverser la Méditerranée dans des conditions périlleuses, en quête de vie meilleure, alors que nous avons en Afrique plus d'opportunités et de ressources. Nous devons travailler la main dans la main pour faire en sorte que l'extrémisme soit totalement éradiqué en Afrique. C'est possible, mais nous devons travailler ensemble pour atteindre cet objectif» a-t-il conclu.
 


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